Ce mercredi 2 octobre 2024, OpenAI a annoncé avoir réalisé une levée de fonds valorisant l’entreprise à plus de 150 milliards de dollars. Cette levée intervient dans un contexte de profonde mutation pour l’entreprise, qui a déploré le départ de nombreux cadres ces derniers mois. Faisons le point !
Une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars pour OpenAI
La dernière levée de fonds d’OpenAI, d’une valeur de 6,6 milliards de dollars, constitue le plus important tour de table de tous les temps en matière de capital-risque. Parmi les investisseurs, on retrouve Thrive Capital, qui a mené le tour de table, ainsi que Microsoft, Nvidia, SoftBank, Khosla Ventures, Altimeter Capital, Fidelity ou encore MGX. Ces acteurs se seraient également engagés à ne pas investir dans des sociétés concurrentes, comme Anthropic ou xAI.
Cette levée de fonds valorise OpenAI à 157 milliards de dollars, ce qui en fait l’une des trois plus grandes startups non cotées en bourse, aux côtés de SpaceX, l’entreprise spatiale d’Elon Musk, et de ByteDance, la maison-mère de TikTok. Pour rappel, en janvier 2023, la valorisation de la société ne dépassait pas les 30 milliards de dollars. Dans un communiqué publié sur son site, l’entreprise affirme : “Ce nouveau financement nous permettra de renforcer notre leadership dans la recherche fondamentale sur l’IA, d’augmenter notre capacité de calcul et de continuer à créer des outils qui aident les gens à résoudre des problèmes difficiles.”
Passage au modèle lucratif : quels changements pour ChatGPT ?
Le communiqué insiste sur la mission d’intérêt général de l’entreprise, rappelant que sa vocation est de “faire en sorte que l’intelligence artificielle générale profite à l’ensemble de l’humanité”. Pourtant, la levée de fonds devrait entériner une toute autre direction prise par la société, qui se préparerait à passer d’un modèle non lucratif à un modèle lucratif. Selon Reuters, en cas d’échec de la restructuration, les investisseurs seraient en droit de réclamer une renégociation de la valeur de leurs actions.
Cette transformation, qui ferait de la réalisation de profits la priorité absolue de l’entreprise, affectera inévitablement ses produits, à commencer par ChatGPT. Une hausse progressive des tarifs des abonnements a d’ores et déjà été révélée en début de semaine par les médias outre-Atlantique. La dimension éthique du développement de l’IA pourrait également se retrouver négligée face à la nécessité de maintenir sa domination vis-à-vis d’une concurrence qui se renforce.
Depuis deux ans, ChatGPT a régulièrement été pointé du doigt pour les risques qu’il faisait peser en termes de désinformation, de biais stéréotypés ou de propriété intellectuelle. En mai, la dissolution de l’équipe Superalignment, chargée de l’éthique au sein de l’entreprise, a levé le voile sur les doutes en interne concernant la gestion de ces risques par Sam Altman. Ilya Sutskever, responsable de cette section, a depuis fondé sa propre startup, intitulée SuperIntelligence, qui met l’accent sur la sécurité.
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